Le Pape lui assure sa protection et érige ce monastère en abbaye bénédictine, sous le vocable de Saint-Pierre. A la mort de la fondatrice, les possessions sont nombreuses. Une bulle du Pape Lucius III daté de 1185 énumère tous les biens (Rentières, Autrac, la Chapelle-Allagnon, Coren, Clavières, Chanet, Lusseaud, Saint-Victor, Julianges, Chastel-Marlhac, Thérondels…).
La fondation de cette abbaye bénédictine suppose l’existence d’un cloître, un réfectoire et autres bâtiments conventuels. Or aujourd’hui, il ne subsiste que l’église abbatiale Saint-Pierre. Au XVèmesiècle, les moniales abandonnent la vie communautaire pour vivre indépendamment les unes des autres. Les maisons situées à l’intérieur de l’enceinte claustrale révèlent la présence de ces religieuses. Sur chacune d’elle, se trouve le blason de leur famille, puisqu’il faut justifier de quatre quartiers de noblesse pour entrer à l’abbaye.
Blesle possède toutefois une particularité. Une seconde église, placée sous le vocable de Saint-Martin, est construite. Elle est réservée aux baptêmes et aux habitants du village. Il ne reste aujourd’hui que le clocher.
La présence de ce monastère attise la convoitise de puissants seigneurs : les Mercoeur. Ils s’installent à Blesle dès le XIIème siècle. Le bourg est désormais placé sous le joug d’une double autorité : celle de l’Abbesse et du seigneur. De nombreuses querelles viendront animer ces deux représentants du pouvoir, chacun voulant s’emparer des droits de justice. La famille de Mercœur s’éteint au XIVème siècle, ce sont ensuite les Dauphins d’Auvergne qui prendront possession de la seigneurie.
Blesle, du XVIème au XVIIIème siècle En 1625, l’abbaye est agrégée à l’ordre de Cluny. Mais la réforme clunisienne n’aura pas de prise à Blesle. Les moniales continuent leur mode de vie. La règle s’assouplit au fil du temps pour aboutir à la sécularisation du monastère peu de temps avant a Révolution Française, les religieuses prennent le titre de chanoinesse comtesse. La Révolution porte un coup fatal au monastère pour aboutir définitivement à sa suppression. Les maisons des moniales sont vendues comme biens nationaux. L’église Saint-Martin est désacralisée et le clocher de l’abbatiale est détruit …
Outre son architecture médiévale, Blesle possède également des hôtels particuliers et de nombreuses maisons à pans de bois. La ville abritait en effet de nombreux artisans. En 1558, Blesle fait partie des « Bonnes villes d’Auvergne » et entre dans une période de prospérité. La corporation des tanneurs était la plus ancienne mais c’est celle des tisserands qui deviendra la plus puissante. Le nom des rues du village témoigne encore de ces nombreuses activités commerciales et artisanales.
Le XIXème siècle Avec le XIXème siècle, Blesle entre dans la période industrielle. La population ne cesse de décliner avec l’arrivée du chemin de fer malgré le développement de l’activité minière avec le famille Châtillon. L’extraction d’antimoine sur le secteur de Blesle-Massiac a permis de mettre en place deux fonderies au Basbory de Blesle. En 1925, l’importation de minerai étranger assure l’existence de ces fonderies jusqu’en 1958.
Il faut attendre les progrès techniques liés à l’industrialisation pour l’amélioration des voies de communication. La route de la vallée de l’Alagnon est ouverte en 1865 alors que la Compagnie du Paris-Orléans met en place la ligne Clermont-Neussargues desservie en 1861.
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